Annonces immobilières: Ce qu'elles ne vous disent pas - idylive -

Illustration immobilier. PHILIPPE HUGUEN / AFP

CONSOMMATION – Internet reste synonyme de laxisme face à la loi en termes d'annonces immobilières. Trompeur pour le consommateur cherchant à acheter ou louer un bien…

La transparence des agents immobiliers, ce n’est pas encore gagné. C’est ce que constate l’association nationale de défense des consommateurs et usagers consommation, logement et cadre de vie (CLCV). Et ce, particulièrement pour les logements mis à la location, visant un public moins averti et plus pressé.

Tellement pressés, que les locataires potentiels se font arnaquer sur la Toile, sur des sites non-professionnels (PAP, Seloger). Les victimes sont piégées via une nouvelle méthode de mandat cash: le «futur locataire» repère une annonce alléchante- grande surface, petit loyer (le piège)-,  prend contact avec l’annonceur qui lui donne rendez-vous le lendemain devant le logement visé.

La feinte du reçu pour le mandat cash

Le bailleur-escroc demande alors avant de se rencontrer de déposer un mandat cash d’une valeur de deux mois de loyer à La Poste à son nom. Prétextant alors qu’il vit en province et qu’il ne s’agit que d’un simple dépôt, il dit à son locataire d’apporter le reçu lors de leur rencontre: il lui donnera le reçu s’il prend l’appartement et sinon non. A ceci près qu’aucun reçu n’est nécessaire pour retirer le mandat cash. L’escroc ne vient pas au rendez-vous et l’argent a été retiré.

L’escroquerie n’est pas le seul vice de l’immobilier. Il faut aussi voir ce qui n’est pas dit, chez les non-professionnels comme chez les professionnels. Obligatoire depuis le 1er janvier 2011, l’affichage de la performance énergétique sur les annonces de logements à la vente ou à la location en vitrine d’agence ou sur Internet n’est pas suffisamment respecté.

Mention spéciale encore pour le Web, où seules 43% des annonces de logement reproduisent l’éthique énergie, où est même relevée une variation entre 0% et 87% en fonction des sites. Les plus mauvais élèves sont un site de petites annonces de particuliers à particuliers et un site d’annonces hétéroclites (c’est-à-dire qui ne fait pas que de l’immobilier). A l’inverse, le site géré par un syndicat professionnel de l’immobilier obtient le meilleur rendement.

La mention «frais d’agence inclus» encore trop souvent affichée

En agence immobilière, 85% des annonces respectent les prescriptions légales. Un bond de 42% par rapport à 2011. En revanche, seules 54,3% des vitrines sont conformes. CLCV pose la question de la sanction en cas de non-respect de la loi et propose des contraventions forfaitaires de 38 euros par infraction. Selon eux, il est impératif qu’Internet se cale sur la loi car le consommateur a besoin d’une information précise afin de prévoir son budget en amont de l’achat ou de la location.

CLCV ne s’arrête pas là. L’association constate que 77% des vitrines inspectées indiquent le montant des honoraires des agents immobiliers – bien que tatillonne, elle remarque que les chiffres des honoraires sont «difficilement lisibles depuis la rue». Le solde se contente d’écrire «FAI», c’est-à-dire «frais d’agence inclus». Un pourcentage élevé que CLCV trouve insuffisant au regard de la volonté de plus grande transparence annoncée ces derniers mois par les groupements d’agences.

http://www.20minutes.fr/economie/1156509-20130516-agences-immobilieres-elles-disent-encore